Les forces pro-Ouattara en route vers Abidjan, Gbagbo garde le silence
L'actualité de Madame Dominique Ouattara, c'est aussi celle de la Côte d'Ivoire.
Les dernières évolutions en Côte d'Ivoire nous ont semblé justifier la diffusion de cet article de l'AFP sur ce blog consacré à Dominique Ouattara.
L'actualité de Madame Dominique Ouattara, c'est aussi celle de la Côte d'Ivoire.
Les dernières évolutions en Côte d'Ivoire nous ont semblé justifier la diffusion de cet article de l'AFP sur ce blog consacré à Dominique Ouattara.
ABIDJAN.
Les forces du président ivoirien reconnu par la communauté internationale Alassane Ouattara s'approchaient jeudi d'Abidjan,où régnait une extrême tension, tandis que le chef d'Etat sortant Laurent Gbagbo, de plus en plus menacé, gardait le mystère sur ses intentions.
Au lendemain de la prise de la capitale politique Yamoussoukro et de Gagnoa (centre-ouest), au coeur de la région natale de M. Gbagbo, les Forces républicaines de M. Ouattara continuaient leur offensive éclair lancée lundi, sans rencontrer de forte résistance, et parfois même sans combat.
Elles ont été vues dans la matinée à Nzianouan, à environ 130 km au nord-ouest d'Abidjan, sur le grand axe routier reliant Yamoussoukro et la capitale économique.
"J'ai vu des colonnes de rebelles (combattants pro-Ouattara), avec des 4X4, traverser Nzianouan vers 09H00 (locales et GMT). Il y avait des mitrailleuses sur des véhicules militaires", a indiqué un témoin.
"Ils ont aussi perquisitionné la gendarmerie de Nzianouan", probablement pour prendre des armes, "et ils sont repartis vers Abidjan", a-t-il ajouté.
Dans la capitale économique, la plupart des rues étaient dans la matinée quasi-désertes. Les rares transports en commun faisaient souvent demi-tour devant les nombreux barrages de "jeunes patriotes" pro-Gbagbo installés ces dernières heures.
Des tirs sporadiques d'armes légères étaient entendus dans plusieurs quartiers, notamment près du grand camp de gendarmerie de la ville et au Plateau, coeur du pouvoir de M. Gbagbo, ont constaté des journalistes de l'AFP.
"Et maintenant?", demandait en "Une" le quotidien d'Etat Fraternité-Matin, traduisant l'immense climat d'incertitude.
En position de force après quatre mois d'une crise post-électorale qui a fait plus de 460 morts selon l'ONU, Guillaume Soro, Premier ministre de M.Ouattara, avait averti mercredi que M. Gbagbo avait "encore quelques heures pour partir, sinon ce sera la marche sur Abidjan. Et ce sera beaucoup plus compliqué pour lui".
Mais le président sortant n'a pas fait savoir quel choix il ferait, bataille d'Abidjan ou retrait. Après un long silence, M. Gbagbo, qui devait s'adresser à la Nation mercredi soir, y a finalement renoncé sans explication.
Il devait présider à la mi-journée un Conseil des ministres, selon une source gouvernementale.
Sur le front ouest, les Forces républicaines ont pris dans la nuit le contrôle de San Pedro, plus grand port de cacao au monde, dont la Côte d'Ivoire est premier producteur mondial.
"Ils contrôlent le port, tous les secteurs stratégiques de la ville", a indiqué un habitant. Selon plusieurs témoignages, des miliciens pro-Gbagbo ont pillé mercredi de nombreux commerces et incendié le commissariat où ils avaient volé des armes. Les cours du cacao, première richesse nationale, ont dégringolé depuis le début de la semaine, tombant à des plus bas depuis près de trois mois, les opérateurs craignant un afflux de stocks de fève brune sur le marché.
La pression extérieure sur le régime en place était énorme. M. Gbagbo doit "entendre le message" du Conseil de sécurité de l'ONU, qui a exigé mercredi son départ immédiat, et "arrêter de faire couler le sang" des Ivoiriens, a appelé la France, ex-puissance coloniale.
Longtemps solide alliée du président sortant avant de reconnaître la victoire de son rival au scrutin de novembre, l'Afrique du Sud a appelé à la fin des violences, déplorant que le pays soit "en train de replonger dans la guerre civile".
Human Rights Watch (HRW) a accusé des milices et mercenaires libériens soutenant le président sortant, Gbagbo, d'avoir "massacré" des Ouest-Africains, dont "au moins 37" en un jour, le 22 mars dans une localité de l'ouest cacaoyer.
Source : AFP
Blog consacré à Dominique Ouattara