mercredi 9 mars 2011

Après la déclaration de Mme Dominique Ouattara pour la Journée Internationale de la Femme

Après la déclaration de Mme Dominique Ouattara pour la Journée Internationale de la Femme, Mme Kandia Camara, ministre intérimaire en charge de la Famille, de la femme et des affaires sociales : "Je voudrais lancer un appel à tous les Ivoiriens de prendre le parti de la vérité"





Texte de l'allocution :
"La journée internationale de la Femme célébrée, hier, a donné lieu à un message fort pathétique adressé aux femmes du Rhdp, et au-delà aux femmes ivoiriennes. Mme le ministre intérimaire de son homologue en charge de la Famille, de la femme et des affaires sociales s'est surtout appesantie sur les victimes du 3 mars 2011 à Abobo.

Madame la présidente Henriette KONAN BEDIE ;
Monsieur le premier Ministre Daniel KABLAN DUNKAN ;
Messieurs les Ministres ;
Messieurs les élus ;
Mesdames et messieurs membres du directoire du RHDP ;
Honorables chefs religieux ;
Honorables invités ;
Mesdames et messieurs.
Ma voix, étreinte par l'émotion, serait trop modeste et insuffisante pour vous exprimer ma gratitude ce matin ;
Ma voix, tel est mon vœu, c'est celle que je souhaite à l'unisson de toutes les femmes de Côte d'Ivoire, qui vous disent à toutes et à tous, merci pour votre présence ;
Ma voix, c'est aussi et surtout, celle que je voudrais élever à Dieu Tout Puissant, afin qu'il puisse rehausser le sens de notre petite cérémonie de recueillement et de méditation, en mémoire des illustres femmes disparues, lâchement assassinées et de toutes les victimes de barbarie dans notre pays.
Madame la présidente Henriette KONAN BEDIE
Votre jeune sœur, madame la première dame Dominique OUATTARA, nous a délivré hier un message plein de compassion, de soutien, d'amour, mais surtout d'espoir de voir les ivoiriens réconciliés dans une Côte d'Ivoire en paix.
Nous voudrions vous demander de bien vouloir lui transmettre la reconnaissance de toutes les femmes de Côte d'Ivoire et leur détermination à poursuivre la lutte pour le triomphe de la démocratie, de la vérité et par conséquent de l'installation de son époux au palais présidentiel

Madame la Présidente,
Aujourd'hui encore, la simplicité de votre présence, reflet de votre droiture et de votre honnêteté naturelle, nous gratifie de qualités morales : humilité, compassion et responsabilité et nul doute que de là où elles se trouvent, nos sœurs, nos mamans, brutalement éteintes, contemplent avec nous la splendeur et la lueur des jours à venir. Que la Grâce du Seigneur soit avec elles et que leur âme repose en paix.
Les prières qui seront dites ce matin sont le manifeste de notre foi, de la foi des femmes de Côte d'Ivoire qui refusent de se mettre à genoux devant le mal.
Fasse Dieu que jamais fille ou fils de notre chère nation ne soit jeté en prosternation devant les affres de la tyrannie, de l'intimidation et de la tuerie.
Plus que jamais ce matin, je reste intimement convaincue que la liberté est un don de Dieu et que la souffrance de la chair taillée au canon, ou encore l'épouvantail de l'assassin professant sa force au-dessus de nos têtes, telle une épée de Damoclès, ne peuvent subjuguer la foi.
Au nom de cette foi, les femmes de Côte d'Ivoire n'ont pas peur. Elles sont éprises sans crainte de paix et de liberté ; elles se souviennent en effet de ce que Paul déclarait aux Corinthiens " … le Seigneur est Esprit ; et là où est l'Esprit du Seigneur, là est la liberté...".
Alexandre Vinet, théologien suisse du 19ième siècle, nous enseigne que " le Christianisme est dans le monde, l'immortelle semence de la liberté ". Le christianisme repose en effet sur les piliers jumeaux de la liberté et de la tolérance, deux valeurs essentielles qui, de surcroît et depuis longtemps, orientent les principes de la vie sociale dans les démocraties occidentales. Pour le chrétien, deux notions inséparables s'articulent dans une logique d'amour inconditionnel : liberté et tolérance. Liberté pour les femmes de Côte d'Ivoire, tolérance pour chacun dans le savoir" Vivre ensemble ", vérité, progrès et bonheur pour tous dans la construction démocratique.
Nous le savons aussi, pour l'Islam, la notion de la liberté n'est pas purement théorique, mais elle s'est inscrite au contraire dans l'existence et le vécu des musulmans, caractérisée par le mépris des usurpateurs et des fausses divinités.
Le modèle du Prophète était édifiant en ce sens : c'était celui d'un homme en rapport constant avec Dieu, habité par une confiance sans limite et un amour débordant. Un homme qui n'était pas venu pour contraindre les autres à croire sans intelligence, à se soumettre sans raison et à se conformer à un dogme qu'ils ne comprenaient pas. Son message était cependant simple et clair : c'est dans la foi seule que l'homme saisit le sens de sa destinée, et c'est par la piété seule qu'il s'élève à son Créateur, s'imposant une discipline qui lui permet de dominer sa passion et son désir.
Puisse Dieu nous donner la foi et nous maintenir dans la voie du Pardon à l'endroit de ceux qui nous oppressent.
Puisse Dieu, à l'occasion de la Journée Internationale de la Femme, apporter davantage à toutes nos sœurs, dans la paix et dans la sécurité, le vent d'une espérance nouvelle. Une espérance nouvelle avec des dirigeants ayant pour elles un projet de société inclusif et donnant prise à leurs besoins différentiels.

Mesdames et messieurs ;
Il était bon, après avoir lancé au nom du Gouvernement un appel à dédier ce 08 mars 2011 au deuil national, à l'hommage et à la mémoire des femmes victimes de la répression brutale des forces du mal, que notre communauté d'autorités et de résidents du Golf Hôtel puisse s'unir en intention de prière.
C'est donc rassurée et optimiste, qu'en ma qualité de Ministre intérimaire en charge de la famille, de la femme et des affaires sociales, que je vis ces instants de partage. Je suis apaisée surtout, d'avoir eu parmi nous d'illustres personnalités, qui nous ont fait l'honneur de nous offrir leur présence et leurs prières. Notamment
Madame la Présidente Henriette KONAN BEDIE, les membres du Gouvernement, les proches collaborateurs du Président de la République et du Premier Ministre, les guides religieux.
Merci à toutes et à tous. Que Dieu vous rende au centuple cet Amour du prochain, toute cette charge sacerdotale attachée tant à vos qualités humaines qu'à vos fonctions qui requièrent haute conscience et abnégation.
Je ne saurais terminer mes propos sans lancer, au nom de toutes les femmes de Côte d'Ivoire, un appel à tous les ivoiriens, aux forces de défense et de sécurité (FDS), aux chefs religieux, aux chefs traditionnels, aux organisations de défense de droits de l'homme et de la femme, de prendre le parti de la vérité et d'œuvrer pour le retour de la paix dans notre cher pays.
Que Dieu bénisse toutes les femmes de Côte d'Ivoire. Que Dieu Bénisse la Côte d'Ivoire et tous ses habitants.

Je vous remercie." 

SOURCE

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